Les Fugues de Saint-Alban - Education canine toutes races

 

 

     

Idées reçues sur l'éducation
Clicker training
Les "nouveaux dresseurs"
Alimentation industrielle
Puce électronique
La dysplasie coxo fémorale




"Être dans le vent : une ambition de feuille morte..." [Gustave Thibon]

 

 

 

Y'en a marre !!!

"Les idées reçues sont des maladies contagieuses." [Esther Rochon]

J'ai pu lire, encore aujourd'hui (nous sommes en 2002), dans un magazine à grand tirage, une page complète consacrée à l'éducation des chiens. L'exemple de la propreté y était bien sûr en bonne place. Que nous conseille-t-on à ce propos ? Je cite, de mémoire, mais vous avez déjà vu ça ailleurs : Quand on prend le chiot sur le fait, il faut le saisir par la peau du coup en criant <<NON !>> et l'emmener ainsi à la place adéquate. 

Si on se met quelques secondes seulement à la place d'un chiot ainsi traité, on comprend immédiatement son incompréhension et son stress de se voir puni d'un geste on ne peut plus naturel. Stressant à tel point que répété assez souvent, ce comportement aberrant va déclencher des troubles psychologiques et physiologiques parfois irrécupérables. Méfiance envers l'humain en général et le chef de meute en particulier, problèmes digestifs, infections urinaires, tumeurs...  L'étude des pathologies psychosomatiques n'est pourtant pas si récente que l'on n'en tienne pas compte. L'influence dangereuse de ces méthodes d'un autre âge est maintenant si évidente que ceux qui les préconisent encore méritent de s'occuper de machines à laver plutôt que de nos chiens. Ces arriérés n'ont-ils jamais d'enfants, ou les élevent-ils comme leurs chiots ? Éduquer par la menace, la contrainte et la sanction n'est rentable que pour les vétos et les (re)dresseurs, jamais pour les maîtres...

Plus généralement, le principe récompense/punition est encore trop souvent de rigueur quand on parle d'éducation canine. Personnellement, je n'ai pas souvenir que la punition m'ai rendu plus attentif ou plus performant quand je fréquentais l'école... Mes meilleurs professeurs étaient toujours les plus patients et les plus motivants. Les adeptes de la sanction m'ont toujours éloigné des matières qu'ils "enseignaient". Non, la punition n'est pas éducative. Si sanctionner un refus d'obéissance est normal et nécessaire, on ne doit pas oublier que refuser d'exécuter un ordre sous-entend la connaissance parfaite de cet ordre et du geste qui s'y rapporte. Cette sanction ne peut donc intervenir qu'après une bonne éducation. Il suffit de mettre les choses dans le bon ordre : Les boeufs d'abord et la charrue derrière... Le bon sens n'est pas affaire de spécialistes.

Le vieux principe baton/carotte est facilement et avantageusement remplacé par le simple carotte/carotte... Si, vous qui lisez ces lignes, rencontrez quelqu'un qui n'est pas d'accord là dessus, n'hésitez pas, de ma part, à le traiter de tous les noms. Ce n'est pas très éducatif non plus, mais ça soulage... 

Dernière minute! Lu aujourdh'ui (fin novembre 2003) sur Atout Chien hors série n°56, guide des races, pages éducation, propreté : Si vous ne le prenez pas sur le fait, ne sanctionnez pas, il ne ferait pas la relation entre la sanction et la bêtise... Venant du voisin, ce conseil serait assez classique. Venant d'un magazine spécialisé, c'est grave.

 

 

Le "Clicker Training"

"Plus d'une chose insignifiante a pris de l'ampleur grâce à une bonne publicité."
[Mark Twain]

C'est américain, c'est la mode, ça déferle en europe... 
Le clicker training est dérivé du dressage des dauphins. Étant dans l'impossibilité de montrer tel ou tel exercice à cet animal aquatique, il convient d'attendre un comportement souhaité et de le récompenser d'un coup de sifflet et d'un poisson. Avec beaucoup de patience et quelques astuces (on peut l'inciter à faire quelques gestes pré définis), on arrive un jour au comportement voulu. Le sifflet pour les dauphins est remplacé, pour le chien, par un "clicker", petit boîtier en plastique qui fait "clic" quand on appuie dessus.

Les récupérateurs de cette méthode de conditionnement veulent nous faire croire que c'est en fait une méthode éducative nouvelle, révolutionnaire et sans faille. 

Si le conditionnement est bien une phase nécessaire de l'éducation, il ne saurait s'y substituer. Que le conditionnement au clic soit rapide et efficace, c'est certain. Qu'il devienne une pédagogie éducative, c'est absurde. Conditionner un husky adulte à revenir au rappel est effectivement très facile, avec ou sans clic. Mais qu'en est-il de son obéissance? Est-ce un gage de dépendance et de soumission au chef? Ce même chien, lancé plein galop derrière un mouton, reviendra-t-il mieux au rappel après ces exercices de cirque? 

Les américains, adeptes du spectacle, pratiquent volontiers la "danse" avec leurs chiens. Ils en font même des compétitions. C'est très impressionnant, mais ça reste du cirque. Si les chiens de cirque (et ceux d'assistance au handicap par exemple) profitent effectivement très bien de cette technique, l'éducation, au sens où la plupart des gens l'entendent, est un domaine non réductible au simple conditionnement. 

Rien de nouveau donc, le gadget en plus. Les "clicker trainers" disent bien qu'un claquement de langue convient aussi. Dans ce cas, ils n'amènent rien de neuf sur les méthodes de conditionnement. Tout bon éducateur travaille dans le sens du renforcement positif, sans crier à l'innovation, voire à la révolution.

Pour ceux qui veulent quand même tenter cette aventure, n'oubliez pas d'en passer par le "shaping", et d'utiliser également un "target stick". Si vous n'obtenez pas une obéissance parfaite, vous aurez au moins appris qqs mots d'anglais...

Mon opinion sur cette méthode est clair : Le "Clicker" est un artifice, et ne peut que parasiter les relations vraies qu'un néophyte doit tisser avec son chien. Cet objet serait d'un grand secours aux muets, si il portait aussi loin qu'un bon vieux sifflet... 



 

L'homme qui ne parle pas le langage des chiens

"Le savoir est expérience, tout le reste n'est qu'information" [Albert Einstein]

Quand le maître d'école s'adresse à des enfants, il ne parle pas comme un enfant. Il utilise un langage d'adulte, simplement choisi pour être compréhensible. Quand j'éduque mon chien, je ne cherche pas à "parler chien". J'use de mon langage habituel (vocal, gestuel, chimique), adapté au degré de compréhension du chien mon élève. Le chien domestique a eu plusieurs milliers d'années pour s'adapter à ce langage*. C'est facile pour lui. Rappelons nous qu'il s'est associé à l'homme de son plein grès (le Loup pourtant son frère s'y est toujours refusé) et qu'il a accepté ce faisant de perdre la plus grande part de son autonomie. Son cerveau a également perdu en volume, l'homme comblant apparemment ce vide pour leur profit commun. La tête et les jambes. Sans scrupule aucun.

(*La preuve par l'exemple de la faculté de compréhension du chien :
Jana Edmondson, de "Assistance Dog Institute", Santa Rosa, Californie, à démarré en décembre 2002 l'enseignement de la lecture à son Golden de 2 ans, Stock. S'il ne s'agit pas bien sûr de lecture vraie, c'est néanmoins la reconnaissance des mots simples écrits sur un bristol. Et ça marche. Stock est capable de "lire" quantité de fiches et d'exécuter l'ordre imprimé sur chacune d'elles)

Il me suffit donc d'agir comme un humain cohérent et responsable pour éduquer facilement, c'est à dire pour être reconnu comme chef (responsable, cohérent, fiable) par un chien. Mon principe de base en matière d'éducation canine est la recherche systématique de la facilité. Il est plus facile pour moi d'imposer mon propre langage que d'apprendre à "parler chien". De même que si je rencontre un Allemand, je préfère qu'il apprenne lui-même quelques rudiments de français... Pas d'hypocrisie, please (bitte).

On peut, par dessus cette base nécessaire et presque suffisante, construire autant de théories définitives que l'on veut. On peut fouiller l'éthologie pour faire de l'utilisation des points connus d'accupressure une technique nouvelle et universelle. On peut cliquer, trompeter ou vocaliser; on peut proposer le dressage naturel, sans laisse et sans contraintes (qui y croit?). Toutes ces techniques ne sont -que des techniques- Enlevez toutes ces fioritures, et il ne reste que M. Toutlemonde face à son chien, l'élève et son maître, l'autorité (dans tous les sens du terme) et son respect.

Éduquer un chien est effectivement si facile que la débauche actuelle de "nouvelles techniques, éthologiques et naturelles" évoque plus l'esbrouffe et le marketing que la cynophilie au quotidien.
Le bon maître d'école, celui que l'on souhaite à son fils, l'est par l'excellence de sa pédagogie et l'exemplarité de son comportement. Pas par l'étendue de ses connaissances scientifiques, théoriques. La pédagogie est un art, pas une science...

Un exemple parmi d'autres du danger à vouloir tout rationaliser : Les nouveaux dresseurs affirment qu'il ne faut pas faire dormir un chiot dans la chambre, sous peine d'en faire un petit tyran. Les néandhertaliens du dressage disent le contraire : Faire dormir le chiot dans la chambre (dans une cage, c'est bien plus pratique et plus sûr) est le meilleur moyen d'éviter les problèmes d'angoisse de la séparation, de créer des liens rapides et définitifs, de mettre le chiot dans l'état de quiétude nécessaire à son intégration harmonieuse. Cet exemple est un clin d'oeil à Michel Hasbrouck, "pourtant" ancien dresseur militaire. Son expérience, son bon sens et sa sensibilité remplacent ici très avantageusement les études poussées des nouveaux dresseurs.

Le même exemple, tiré cette fois de l'éducation des enfants. Pendant des années, depuis Freud et consorts, le dogme (scientifique) voulait que les tout petits dorment dans une chambre séparée de celle de leurs parents. On découvre aujourd'hui (depuis 3 ou 4 ans seulement) qu'il est bien meilleur de leur faire partager notre chambre. On découvre, entre autres avantages, que le bébé calque sa respiration sur celle des parents. Bref on se rend compte que l'instinct parental ne se trompait pas, que la théorie scientifique était bien à côté de la plaque. On tente même aujourd'ui de déculpabiliser ceux qui suivaient leur instinct profond, au mépris de la science!
La logique pratique ou la technique théorique... Choisis ton camp, camarade.

 

Le comportementaliste

"Les hommes gagnent des diplômes et perdent leur instinct." [Francis Picabia]

Cette "nouvelle" profession veut se démarquer, en insistant sur sa spécificité et sur ses bases scientifiques pointues.
Voilà deux arguments qui ne peuvent que chatouiller mon esprit critique.

Sur tous leurs sites, dans tous les articles qui leurs sont consacrés, on peut lire ceci : Le dresseur et le comportementaliste ne sont pas comparables. Le dresseur dresse, c'est à dire qu'il fait exécuter ou apprend à d'autres comment faire exécuter un ordre, il ne pratique que le conditionnement. Alors que le comportementaliste est le spécialiste des relations homme-chien. Ce qui sous entend (quand ce n'est pas écrit noir sur blanc) qu'il est le seul détenteur de ce savoir.

Questions : Le dresseur est-il ou pas un expert en comportement canin quand il amène son chien au plus haut niveau de compétition ou de travail, en préservant intacte la joie de vivre de son élève, en boostant son intelligence, en en faisant un être socialement hyper adapté et facile à vivre? N'est il pas l'exemple parfait de cette connaissance profonde des rapport homme-chien?
Si on considère la "compagnie" comme une utilisation à part entière, l'éducateur n'est il pas un spécialiste de cette relation quand il explique et montre comment obtenir une obéissance vive et joyeuse, comment gérer le chien au quotidien pour que tous, hommes et chiens, partagent cette vie commune dans la facilité et l'harmonie? Cet enseignement est il possible sans en passer par une approche psychologique, sans expliquer aux propriétaires quelles sont les conditions sine qua non à la réussite de cette aventure? La psychologie humaine n'est elle pas une base nécessaire aux dresseurs pour faire passer efficacement tous ces messages? Le Petit Robert se trompe-t-il quand il défini l'éducation comme les "Connaissances et pratiques des usages de la société"? Les conduites agressives, les aboiement excessifs, la malpropreté, les destructions, ne sont ils pas le pain quotidien des dresseurs? Sont ils inaptes à répondre à ces questions et à résoudre ces problèmes autrement que par le conditionnement pur et dur?
Ces questions et leurs réponses évidentes démontrent à elles seules le nombrilisme du comportementaliste et l'aveuglement des revues ou sites spécialisés. Oui, le dresseur fait tout cela et depuis si longtemps que la déclaration de nouveauté et de spécificité en devient insultante.

Les bases scientifiques? On remarque bien qu'en science, ce qui est vrai un jour est trop souvent infirmé quelques années plus tard. Ce qu'on croyait prouvé et définitif hier devient obsolète ou même complètement faux aujourd'hui.
L'éthologie est l'étude de l'animal dans son environnement naturel. Dans ce contexte, l'éthologie est bien l'étude du chien domestique au sein de son environnement humain. L'éleveur, le dresseur, ou le pensionneur ne sont ils donc pas parfaitement à même, pour peu qu'il en aient la curiosité, d'observer au quotidien les comportements du chien domestique? Les études théoriques à tiroirs sont elles indispensables à la compréhension des rapports homme-chien? Le professeur diplômé est il obligatoirement meilleur enseignant que le chien lui même? Plusieurs décennies de pratique quotidienne ne valent elles pas quelques mois d'études théoriques? (150 heures, soit 1 mois, pour la formation des vétos comportementalistes !)

Bien qu'il s'en défendent, les comportementalistes n'hésitent pourtant pas à donner des conseils d'éducation. Basés bien sûr sur leurs connaissances scientifiques. L'exemple de la propreté cité en début de page est encore à l'honneur. Et on peut voir encore une fois qu'entre science et bon sens, il y a une marge. "Tout apprentissage qu'a fait le chiot avec sa mère était basé sur une "technique canine" très éprouvée et très simple; ceci est permis, rien alors ne se passe, ce comportement n'est pas découragé, la mère laisse faire ou même encourage avec léchouilles et secousses tendres; ou bien cela n'est pas permis, et là, la mère décourage ce comportement en grondant, secouant rudement ou même mordant son chiot.
À vous maintenant d'employer cette même "technique canine" à laquelle le chiot obéissait facilement car elle lui était compréhensible.
Vous prenez sur le fait (et jamais un instant plus tard) votre jeune animal en train de se soulager sur votre belle moquette: faites savoir immédiatement votre mécontentement avec un NON!! sonore, saisissez le (un peu) rudement et emportez le dehors pour si possible obtenir le reste dehors
."
Depuis quand une lice puni-t-elle son chiot d'avoir uriné, dans la niche ou ailleurs? Si on se base sur l'éthologie, ayons au moins la cohérence de respecter totalement ses enseignements. Ou alors oublions la et servons nous plutôt de notre propre intelligence et de notre sensibilité. En l'occurence, l'intelligence ne consisterait elle pas à simplement porter le chiot dehors, sans rudesse aucune, sans "NON!" sonore et stressant, avec toute l'indulgence que nous permet cette intelligence. Et de faire confiance au chiot pour comprendre de lui-même ce que nous attendons de lui. Il en est parfaitement capable, mais seulement si on lui en laisse l'opportunité. La coercition en la matière reflète le peu de respect qu'on a de l'intelligence et de la sensibilité du chien. C'est navrant.

Autre exemple, le rappel. La technique conseillée des comportementalites : "Des rappels proposés d’une voix enjouée, accroupis en frappant sur les cuisses." Tout bon dresseur vous dira que ce geste, accroupi et donc quémandeur, est une erreur à ne surtout pas commettre. Le ton enjoué, quant à lui, est antinomique de l'ordre donné. Ce qui n'empêche jamais le dresseur d'être motivant et enjoué. Mais pas n'importe quand ou n'importe comment. Éduquer est un art, pas une science.

Plus grave à mes yeux, le fait que les comportementalistes préfèrent consulter sans le principal intéressé. Que de temps (et d'argent) perdu. En 1971, le psychanaliste anglais Donald Winnicott parlait déjà d'une "consultation thérapeutique" (il s'agissait bien sûr de psychothérapie humaine, en l'occurrence de pédopsychiatrie). C'est à dire qu'une seule consultation modifie tellement l'équilibre "familial" et la position de l'enfant ("du chien") qu'elle est soignante en soi. La consultation est un soin à part entière. Se priver de cette arme quand il est possible de l'employer (et c'est pratiquement toujours le cas) est une faute professionnelle... Manipuler (agir sur) le chien est un devoir. La moindre des choses. La moindre des honnêtetés. Et la première de nos satisfactions?
Les arguments du genre "je ne soigne pas, je conseille" sont pour moi la preuve du caractère minimaliste de cette profession.

Mais ce qui m'irrite le plus dans l'argumentaire de cette profession, c'est la technique employée. Prendre x Euros à un propriétaire pour réaliser une "étude systémique", un "éthogramme", voilà une belle arnaque (malheureusement inconsciente, je le souhaite), une perte de temps pour tous et une perte d'argent pour le client. Pourquoi? C'est en gros comme si le garagiste vous faisait payer pour savoir comment vous avez cassé votre cable de frein à main. Cela n'influera en rien sur la réparation. Le garagiste répare, ou vous apprend comment réparer et surtout comment entretenir ce cable (graissages réguliers) et l'ensemble de la voiture dans l'avenir...
Savoir pourquoi un chien a mordu est inutile. Seul compte de savoir comment faire pour qu'un chien ne mordre pas ou plus. Rien ne sert de connaitre le vécu d'un chien pour proposer une approche constructive. Quelque soit ce vécu, les méthodes éducatives et le comportement des maîtres sont toujours les mêmes. Pour moi en tous cas, c'est aussi simple que ça. Et c'est tout ce qui compte pour le client dans le besoin.

Si le métier de comportementaliste est respectable, la publicité faite autour est injustifiée, l'insistance à en faire une discipline nouvelle et exclusive est un miroir aux alouettes. Qui peut le plus peut le moins. Tout ce que fait le bon comportementaliste, le bon dresseur le fait aussi. Alors que l'inverse n'est pas du tout vrai, au dire même des intéressés. Ces métiers sont donc bien évidemment comparables, mais la comparaison n'est pas à l'avantage de ceux qui la renient.

Dernière minute: En fouillant un peu le net, je suis tombé aujourd'hui (janvier 2004) sur la pire énormité jamais énoncée par un "professionnel du chien". Une comportementaliste des plus médiatisée écrit ce qui suit :
"Je trouve que le dressage n'est pas nécessaire... Je trouve même que ce fait est avilissant pour la conception canine du moins... Votre chien a SON caractère, VOUS aussi, à vous de vous entendre... Pour moi, dressage = esclavage! Le chien n'est pas là pour vous écouter au doigt et à l'oeil." Pour voir la page en question, c'est ici

On croit rêver. C'est par la sélection et le dressage utilitaire que le chien est devenu notre auxilliaire. Sans dressage, pas de chasse, pas de conduite de troupeaux, pas de chiens d'avalanches ou de décombres, pas de chiens guides d'aveugles ou d'assistance au handicap. Si le chien a la place qu'il occupe aujourd'hui, c'est bien parce qu'il est l'outil irremplaçable au service de l'homme. Refuser le dressage, c'est refuser le chien.
En d'autres termes :
Pas de dressage = pas d'utilisation = pas de chiens = pas de comportementalistes. Vous crachez dans la soupe, madame.

Quel maître, professionnel ou non, n'a jamais eu recours à la coercition (sous toutes ses formes, douces ou dures) pour rendre le rappel absolument obligatoire? Quand cette comportementaliste se promène en ville, chien sans laisse, et que ce dernier croise une femelle en chaleur, et veut traverser la route pour la rejoindre, comment empêcher ce chien de provoquer un accident et, en passant, son écrasement, sans en passer par un ordre? Et si ce chien n'est pas obéissant à l'ordre, au doigt et à l'oeil, comment être sûr qu'il ne s'exposera jamais à ce genre de risque? Une relation "saine", et une simple incitation (viens s'il te plait), suffisent-ils à garantir cette sécurité indispensable?

Le chien d'avalanche est-il capable, sans dressage aucun, de signaler la victime retrouvée par un aboiement plutôt que par un grattage dangereux? Le chien de recherche utilitaire ne doit-il pas être dressé de même afin qu'il signale mais ne touche surtout pas l'objet trouvé sur la piste? Le chien d'aide au handicap est-il utile et efficace sans un dressage patient et sans failles? L'aveugle est-il prêtà se laisser "guider" par un chien brut de décoffrage, sans dressage particulier? Quel musher est assez fou pour monter sur un traîneau tiré par des chiens qui ne font pas la différence entre la droite et la gauche et ne s'arrêtent pas à l'ordre? Nier la nécessité du dressage, c'est nier la nécessité de l'apprentissage en vue de l'utilisation. Le simple chien de compagnie? Le gentil Golden qui saute sur le gamin pour lui prouver son affection est-il capable de comprendre de lui-même la dangerosité de son geste, ou doit-on le dresser, par un conditionnement basique, à oublier ce geste potentiellement mortel?

Pour en revenir aux chiens guides ou d'assistance, l'insulte est bien là. Dire qu'un dresseur de tels chiens est un esclavagiste est plus que je ne peux en supporter sans réagir. Et l'aveugle et le handicapé, esclavagistes également? Madame, votre réflexion est lamentable. Que vous n'ayez aucun besoin réel d'un chien, sauf pour remplacer la compagnie des humains, c'est votre problème. Mais n'insultez pas ceux pour qui le chien est nécessaire ou très utile. Non, nous n'avons aucun scrupule à avoir lorsqu'on dresse un Labrador, pourtant retriever, à une utilisation différente de celle pour laquelle il a été sélectionné. Et si vous considérez ces chiens comme des esclaves, portez plainte.

Non, vraiment, je n'ai jamais rien lu de plus grotesque. Je trouvais cette profession inutile mais respectable, mais pour le coup, un professionnel du chien qui nie l'utilité du chien, ça me fait réviser mon jugement...



 

Alimentation industrielle, pas bon...

"Voilà ce qui fait le bon commerçant. Il vous fait acheter ce qu'il a besoin de vendre." [James Joyce]

L'industrie agro alimentaire a suffisamment prouvé son mépris pour la santé publique. Ses filliales de "petfood" n'ont, a priori, que peu de raisons d'en rajouter, question sécurité, honnêteté et transparence...
Un sympatique conservateur chimique comme exemple :
L'éthoxy-dihydrotriméthylquinoline, toxique, cancérigène, provoquant d'énormes des troubles de la reproduction...

Combien de pathologies peuvent être aujourd'hui rapprochées de l'alimentation industrielle ? Maladies du squelette et des cartilages, allergies, infertilité, empoisonnements aux métaux lourds et autres toxiques, hyper vitaminoses, cancers... Quid de la longévité en chute libre? Comment expliquer que, dans les mêmes conditions d'élevage, des lices soient passées de 3 ou 4 chiots par ans à une ou deux fois 8 à 10 chiots, sans qu'aucun signe de fatigue n'apparaisse, après un "simple" retour à une alimentation normale? Comment peut-on, en France, garantir les vitamines d'une croquette pendant 12 mois, sans la surdoser à l'usine? Comment ne pas craindre les allergies quand les sources de protéines d'une même ration sont si nombreuses?

L'argument massue du haut de gamme: Oui, bien sûr, si vous achetez vos croquettes au supermarché... Il se trouve que ces supermarchés ne vendent que les grandes marques et leurs sous marques. Les "petits" n'y ont pas accès. Cela revient à affirmer que les fabricants vendent la merde au grand public, et réservent le "bon" aux vétérinaires...

Si j'exprime des doutes (craintes fondées sur les expériences malheureuses de plusieurs de mes relations, ou sur des gros problèmes dans des élevages importants, arrangés parfois discrètement avec des chèques substantiels), je peux également parler de l'expérience d'une alimentation basée sur les viandes crues et ses compléments naturels :
Les portées sont régulières et nombreuses, les chiots sont plus "ronds", ont le poil plus brillant. Soumis à une infestation de parasites intestinaux, ils gardent cet aspect sain et récupèrent plus vite, tout comme après une maladie quelconque. Ils sont d'ailleurs moins sujets aux atteintes de l'environnement. Que dit par exemple le Dr Philippe Michon, vétérinaire de renom, à propos de la Parvovirose :
"La qualité de l’alimentation a une importance cruciale sur l’immunité.
La capacité à générer des anticorps et le taux d’anticorps sont étroitement liés à cette alimentation.
La qualité des protéines utilisées est un facteur essentiel : l’utilisation de viande fraîche permet d’obtenir une valeur biologique élevée indiscutable. La biodisponibilité est alors beaucoup plus élevée qu’avec les farines de viande. Cette qualité est essentielle et prime la quantité.
"

Le volume "normal" du bol alimentaire, sa variété, et l'habitude de "traiter" les os permet aux chiens nourris de façon naturelle de supporter l'ingestion d'aliments et d'objets divers, de minimiser les risques de torsions d'estomac. L'impression de satiété est totale, ce qui n'est pas le cas avec ces aliments trop peu encombrants.

Et surtout, surtout, qui n'a jamais vu son chien "travailler" une pièce de boeuf, une panse ou une carcasse de dinde, ne sait pas où est le seul vrai plaisir de notre meilleur ami. Nous élevons la cuisine au rang de l'art, mais nous refusons de croire que le chien aime manger. Les livres disent que la ration doit être variée dans sont contenu mais immuable dans sa présentation. Mais tout cela est bien théorique! Le chien est carnivore à tendance omnivore = Oui, le chien aime manger de tout (presque tout), cru et frais. Et il s'en est toujours bien porté.

 


Mais des "scientifiques" nous étonnent aujourd'ui, en affirmant par exemple "Présentement, il existe un mythe qui pourrait menacer la santé de nos animaux. Ce mythe touche la consommation de viande crue chez les chiens et les chats. Les partisans de ce mythe mettent en doute la comestibilité et la valeur nutritionnelle des nourritures pour animaux commerciales. Par contre, il n’existe aucune preuve scientifique appuyant ces régimes de viande crue" trouvé sur le site d'un fabricant qui commence par P et fini par A... Cherchez l'erreur! (le lien de cette page)
Bon sang mais c'est bien sûr, le chien mange cru depuis des millénaires, mais c'est seulement par défaut, parce qu'il attend que quelqu'un lui cuise le produit de sa chasse. Que l'homme lui mitonne du soja transgénique et du sorgho aux vomitoxines ou autres mycotoxines non interdites (Selon la FAO -Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture- 1/4 des céréales mondiales sont contaminées à des doses à risques par les mycotoxines). A savoir également, les céréales ont la particularité de fatiguer gravement le pancréas du chien... Pauvre Loup qui ne se laisse pas apprivoiser et qui doit continuer à s'empoisonner à la viande crue, aux jaunes d'oeufs et aux fruits des bois. C'est l'évidence, les canidés sauvages sont en sursis, tant qu'ils n'accepterons pas la domestication et ses bienfaits alimentaires... A quand les petfood au zoo, pour les lions, tigres, loups et autres carnivores, malheureux de manger leur infâme et dangereuse barbaque crue.
Si le Loup sauvage a une espérance de vie de 7 à 9 ans, en captivité et nourri exclusivement de viande crue (daim), cette espérance de vie passe à 15, voire 20 ans! (Source : Peggy Callahan, Wildlife Science Center, Forest Lake, Minesotta, USA). J'ai personnellement vu, dans ce centre de recherche, des Loups de l'Arctique âgés de 15 ans. Moins fringants que les plus jeunes, mais encore très présentables...

A propos des bienfaits alimentaires de notre société, on peut s'étonner que les nutritionnistes soient unanimes pour prôner l'aliment frais et très peu cuit pour l'alimentation humaine, et d'avis contraire à propos de l'alimentation animale... Sans parler de la valeur des "aliments" composant les croquettes, on doit savoir qu'ils sont cuits à 250°! On peut aussi s'interroger sur "l'amour" des animaux des petfoodeurs industriels. Pour ceux qui lisent l'anglais, cette info fait froid dans le dos: http://www.uncaged.co.uk/iams.htm

La France, gastronomie et traditions, ou fastfood et petfood pour tous ?

Déclaration Universelle des Droits de l’Animal, adoptée par la Ligue Internationale des Droits de l’Animal à Londres en 1977. Proclamée le 15 Octobre 1978 au siège de l’UNESCO à Paris :
Article 5.1) Tout animal appartenant à une espèce vivant traditionnellement dans l’environnement de l’homme a le droit de vivre et de croître au rythme et dans les conditions de vie et de liberté qui sont propres à son espèce.
2) Toute modification de ce rythme ou de ces conditions qui serait imposée par l’homme à des fins mercantiles est contraire à ce droit.
Article 6.1) Tout animal que l’homme a choisi pour compagnon a droit à une durée de vie conforme à sa longévité naturelle.

Un tout dernier mot à propos d'alimentation industrielle : Un aliment naturel, frais et cru, demande une énergie non négligeable mais de qualité pour atteindre le nutriment, c'est à dire "casser" l'aliment, le déconstruire, pour pouvoir en assimilier la "sève", le jus de vie. L'aliment industriel, argument définitif, est un assemblage barbare d'aliment archi cuits, sans cohésion, et pour lequel aucun effort (sauf à s'accomoder des poisons) n'est nécessaire. Cete énergie inemployée, où va-telle ? Elle se disperse et s'accumule dans le corps (physiologie) et dans l'esprit (psychologie). Cela ne peut, à l'évidence, qu'influer sur la santé (l'équilibre) et sur le mental (l'équilibre). Hummm...



 

L'identification par puces électroniques (transpondeurs)

"Un savant est un homme qui sait beaucoup de choses qu'il faudrait connaître mieux que lui pour savoir s'il n'est pas une âne." [Hector Talvart]

Décrite comme une panacée par les vétérinaires, elle appelle pourtant une analyse plus objective.
Pour : 
-Elle ne nécessite pas d'anesthésie
-Elle évite les manipulations de lecture parfois dangereuses sur les chiens difficiles
-Elle permet de coder un grand nombre de données sur l'animal
-Elle permet de gagner du temps lors du contrôle d'un grand nombre de chiens (expos, concours)
-Elle est probablement durable dans le temps et est plus lisible que des tatouages mal faits.

Contre : 
-Elle est beaucoup trop cher. Exemple : Un ami éleveur économise environ 6800 Euros (45000 F) sur l'identification de ses 150 chiots annuels. Cette différence de prix (45 Euros) représente environ 7 % du prix d'un chiot... Comme d'habitude, c'est le client qui paie cette différence. Ou bien c'est l'éleveur qui perd une partie de sa marge, déjà bien maigre. 
De plus, l'ensemble de la communauté cynophile paie le monopole des vétérinaires en matière de placement des puces. En effet, c'est toujours la Société Centrale Canine qui est en devoir de gérer le fichier d'identification. Les vétérinaires ne reversant pas leur écot à la dite SCC, ce sont les cartes papier qui ont vu leur coût augmenter. Le tatouage est économique, donc accessible au plus grand nombre. Mais son prix augmente pour les raisons citées plus haut. Les plus pauvres paient.
-Contrairement à ce qu'avancent les vétérinaires, la puce électronique est beaucoup plus facilement sujette aux fraudes. En effet, il suffit de poser une deuxième puce proche de la première pour que ces deux puces s'annulent. Elles deviennent l'une et l'autre illisibles par les lecteurs. Plus simple encore, l'application d'un champ electro magnetique (une batterie de 12 volts suffit) détruit la puce... Il ne reste qu'à tatouer à l'encre pour avoir un chien parfaitement en règle, de façon indetectable... L'effacement des tatouages quand à lui laisse toujours des traces (brûlures, oreilles coupées). La sécurité en matière de lutte contre les trafics et fraudes est donc un leurre. 
-Elles migrent dans le corps d'un chien de façon impressionnante. Une puce posée près du cou d'un chiot peut facilement se retrouver, qqs mois plus tard, proche de sa queue... Ceci n'est pas remarqué avec des chiens adultes, mais ce sont surtout les chiots qui sont identifiés. (Aux dernières nouvelles, ce problème est maintenant résolu)
-L'identification rapide par quiconque d'un chien perdu est impossible avec la puce, alors qu'elle est immédiate et accessible à tous avec un tatouage à l'encre.

En résumé, l'identification par puce peut être considérée comme novatrice et intéressante, mais n'est pas, à l'heure actuelle et loin s'en faut, la panacée vantée par les vétérinaires. Cette corporation tente en ce moment même d'avoir la main-mise sur l'identification, ce qui lui promet une manne pour les années à venir. Au mépris du budget des éleveurs, des propriétaires, et au mépris des facilités de fraudes citées plus haut. On va encore se faire avoir...

Une réponse d'un internaute : << Espèce de sale con !!! Compte sur moi pour dénoncer ton site, pour te le pourrir, et pour te faire une bonne réputation... Tu peux être sûr que jamais je n'enverrai quelqu'un acheter un chiot dans ton élevage de merde... Espèce de sale con !!! On pourrait encore parler longtemps sur toutes les conneries que tu écris, mais je pense que tu n'en vaut pas a peine. Collignon, tête de con !!! c'est bien connu... Je pense que tu auras rapidement une petite visite de certains services.... >> de Gregory Star, vétérinaire.

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La dysplasie coxo fémorale

"Ne soyez pas si pressé de croire tout ce qu'on vous raconte." [Lewis Carroll]

Dès le début du 20ème siècle, des dysplasies sont remarquées chez le chien. Principalement la dysplasie coxo fémorale. Pourquoi spécialement sur cette articulation? Parce que toute atteinte à l'intégrité du squelette agit d'abord sur la partie du corps la plus sollicitée.
Notons tout de suite que l'élevage canin utilisait déjà à cette époque une alimentation irrationnelle. Les viandes, quand elles étaient distribuées (!), étaient souvent cuites, et même plutôt bouillies. La ration se composait donc principalement de viandes (parfois), de céréales et de légumes archi cuits. Tout ce qu'il faut pour détruire les vitamines et autres éléments essentiels à une croissance harmonieuse. Rien de commun avec l'alimentation normale d'un carnivore non strict (à tendance omnivore). Croyant bien faire, on envisagea alors une supplémentation calquée sur celle des animaux de boucherie. C'est allègrement qu'on donna aux chiens les poudres de perlimpimpin destinées aux veaux. Et en quelles quantités... Des vieux éleveurs que j'ai connu m'ont parlé des résultats obtenus : des chiots à croissance hyper rapide et complètement désordonnée, des articulations déformées, bref des chiens pourris à la base.

Dans les années 50, c'est la révolution des petfood. On estime alors que cette méthode est idéale pour apporter aux chiens tout ce dont ils ont besoin. On "récolte" les résidus de l'industrie agro alimentaire, on y ajoute un premix de vitamines, minéraux et oligo éléments, et on crie partout que la solution à tous nos problèmes est maintenant disponible, à un prix défiant toute concurrence.

LA dysplasie explose.

On sait parfaitement aujourd'hui que l'industrie agro alimentaire, attirée comme un aimant par le profit, essaye tout et n'importe quoi pour diminuer les coûts et augmenter les bénéfices. Ses résidus inexploitables par l'homme deviennent les matières premières des petfood. Quand on sait ce que les usines à bouffe nous ont fait absorber pendant si longtemps (et c'est pas fini), on devine aisément la composition des petfood d'alors. Non content d'incorporer des "aliments" de qualité douteuse, on les chauffe à 250° et on détruit tout ce qui peut rester de comestible et d'essentiel. Les premix deviennent le levier sur lequel jouer pour "adapter" l'aliment. Une conséquence évidente : les aliments pour chiens sont mal et sur dosés. Un seule question: comment en France peut-on garantir les vitamines d'une croquette pendant 12 mois, sans les sur doser à l'usine?

Nos chiens continuent donc de manger ces aliments Frankenstein, la dysplasie devient un fléau.

Les fabricants, seuls à même de réaliser des études sérieuses, s'empressent bien sûr de chercher d'autres causes que la malnutrition. L'hérédité est donc d'abord suspectée par eux, puis rapidement montrée comme seule cause possible. Les vétérinaires (ne parlons pas de ceux qui fabriquent ou cautionnent l'aliment au sein de ces entreprises), et surtout ceux pour qui la génétique n'est pas la spécialité, reprennent allègrement ces affirmations non fondées et la dysplasie héréditaire, polygénique et multifactorielle devient le dogme.

Les études américaines montrent pourtant déjà leurs lacunes. Si la laxité ligamentaire des jeunes est corrélée sans aucun doute (!) à la dysplasie, on note que ce rapport est extrêmement variable, que par exemple chez le Saint Bernard, cela ne se vérifie pas ou peu, alors que chez les Bergers et chiens de chasse, la corrélation est évidente... Un contre exemple : Mon collègue éleveur de Beauceron, obnubilé comme tant d'autres par cette maladie, fait radiographier sa jeune chienne très prometteuse à 7 mois: Laxité ligamentaire, forte probabilité de dysplasie. Il décide de mettre au rebut (vendre) cette petite merveille. Après conseil, il change d'avis et attend. Résultat: 1ère en classe jeune en Nationale, 4ème en classe ouverte à l'expo de Championnat. Radios parfaites. Corrélation sûre et certaine donc, mais ça dépend. De quoi? On ne sait pas...

Ce dogme de la dysplasie héréditaire est accepté sans réserve par les clubs de races. Une politique d'erradication est mise en oeuvre, au mépris de toutes les lois de la génétique.
Comment en effet supprimer d'hypothétiques gènes sans écarter de la sélection des sujets intéressants? Le Pr Guy Queinnec (qui est pourtant persuadé de l'hérédité de la dysplasie) le dit mieux "Seule une connaissance précise du génome canin, actuellement à l'étude à Alfort et en Californie pourra faire la part des choses et permettre une réelle épuration. Jusque-là nous devrons travailler globalement, et risquer alors de jeter le bébé avec l'eau du bain".

Les généticiens, pourtant a priori experts en la matière, affirment leur connaissance et la mettent en doute tout à la fois. La société Antagène par exemple écrit "La dysplasie de la hanche est héréditaire" et un peu plus loin, dans la même page "Antagène lance un programme de recherche pour mieux comprendre l’origine génétique de la dysplasie de la hanche. L’objectif est de rechercher des gènes qui pourraient être impliqués dans cette maladie" et entre les deux "Le déterminisme génétique semble être polygénique : des dysfonctionnements au sein de plusieurs gènes prédisposeraient certains chiens à une dysplasie de la hanche plus ou moins grave". Que de circonvolutions pour dire qu'on n'en sait strictement rien. La page de cette société est un modèle du genre, à garder dans nos archives (http://www.briards-fr.com/html/club/elevage/depistagehd.htm)

Mais, forts de leurs certitudes, les clubs de races continuent les tentatives forcenées d'erradication (draconienne dans certaines races) par la sélection. Le résultat est là : Rien de convaincant. Les statistiques américaines (OFA), pourtant précises, restent parfaitement énigmatiques. Elles montrent de telles disparités : en 20 ans, +20 % pour le Shi Tzu, +37 % pour le Lévrier Afghan(*), +190 % pour l'Australian Cattle Dog, +466 % pour le Basset Hound, -85 % pour le Berger d'Anatolie, -91 % pour le Basenji.
L'amélioration globale, dans l'ensemble des races, n'est pas plus indicative de la cause de cette amélioration, les USA ayant bien avant nous diminué la richesse et le taux de calcium de ses petfood. De plus, il faut noter que si cette amélioration est sensible entre les années 80 et 90, elle est insignifiante entre les années 90 et 2000. Et surtout, les clubs de races devenant sévères face à cette maladie, c'est une évidence que les chiens atteints ne sont pas tous comptés.
Le Beauceron aux USA : 19 % de dysplasies entre 1990 et 1992; 21,3 % entre 1998 et 2000.
Le Berger Allemand : 20,1 % en 1980, 17 % en 90, 16,8 % en 2000.
Les statistiques allemandes sur le Boxer sont également intéressantes : Le choix de géniteurs indemnes ou non ne modifie rien quand à la qualité des chiots produits.

Quand on se renseigne un peu sur ce que l'on sait de façon certaine sur cette maladie, on est surpris d'une chose : Personne ne sait rien mais tout le monde affirme que c'est une maladie d'origine héréditaire, transmise à raison de 30 à 40 % selon les "auteurs". Pourquoi ces guillemets? Parce qu'aucune de ces affirmations fantaisistes (26%! affirme un éleveur de cockers) n'est justifiée, étayée, prouvée. On se contente généralement de copier-coller ce que l'on lit sur le site du voisin et d'agrémenter un peu la sauce. De répéter ce qu'a dit le véto.

Pour la plupart des sites officiels des clubs de races, c'est sûr et certain, la dysplasie est héréditaire.
Quelques questions:
Les chiens de grande et très grande taille existent depuis perpète et n'ont apparemment pas eu à se plaindre d'une alimentation hasardeuse mais naturelle. Sélection naturelle? Si cette "tare" est polygénique, la sélection, même naturelle, ne fonctionne pas.
Pourquoi certains éleveurs "produisent" régulièrement des sujets dysplasiques, et d'autres si peu, alors que les pedigrees sont aujourd'hui interchangeables chez les races à la mode (problème des "chiens de tête", surexploités, mais c'est une autre histoire). Les mêmes causes ne produiraient pas les mêmes effets? Les mêmes chiens ne produiraient pas les mêmes tares?
Comment expliquer, autrement que d'une manière hypothétique et évasive, que plusieurs générations de chiens sains transmettent subitement cette tare? La nature est-elle si compliquée qu'elle attende des croisements aléatoires de gènes spécifiques, pour frapper celui là plutôt que l'autre, le frère de portée?

La seule cause génétique ne suffit plus...

Les conditions de vie sont alors invoquées. S'il est évident qu'élever des chiots sur du carrelage, quand ce n'est pas dans des "nurseries" de quelques Cm2, favorise les troubles du développement, cela ne suffit pas à expliquer la catastrophe. Trop d'éleveurs produisent dans des conditions optimum pour se contenter de cette piste.

Le BA en 1920 Le Berger Allemand moderne, ou ce qu'il en reste
Chez le Berger Allemand, la recherche d'angulations de canidés de sous-bois (chiens de buissons, Speothos venaticus) est sans doute un facteur aggravant. Mais toutes les races moyennes et grandes, à croissance rapide et à masse élevée sont touchés (mais même les petites races, ainsi que les chats, développent des dysplasies coxo fémorales).

Si on admet que 30 % (personnellement, je ne vois jamais de BA de plus de 7 ans marcher normalement...) des chiens sont dysplasiques (10, 15 ou 20% dans une race, 60 % ou plus dans une autre ..75 % pour le bulldog aux USA... Je crois savoir que les radios C sont la norme actuelle du Labrador en France), il est alors effectivement extrêmement facile d'affirmer sans preuves aucunes que cette maladie est transmise héréditairement. Mais il est encore plus facile de s'interroger : Comment penser que la dysplasie est génétique, alors que pratiquement toutes les races, sur tous les continents, sont touchées? La nature est-elle si mal faite qu'elle permette à une telle tare de s'installer durablement dans l'espèce canine, sans facteur déclenchant évident? Sans facteur déclenchant commun à tous.

(*)L'exemple du Lévrier Afghan est à lui seul symptomatique. Comment ce chien réputé insensible à cette maladie a-t-il pu être "génétiquement contaminé"? A-t-il subit une retrempe et la dysplasie lui a-t-elle été transmise par une autre race? Le ou les gènes de la dysplasie se propagent-ils dans l'air? L'obésité (la simple surcharge pondérale) ou le fait de faire monter ou descendre les escaliers au Lévrier Afghan a-t-il déclenché la dysplasie chez un ou plusieurs sujets, et ont-ils transmis leur infirmité? Une réponse honnête à cette question basique m'enchanterais... Comment, en partant d'un cheptel sain, peut on en 10 ans installer la dysplasie dans une race non prédisposée, autrement que par une alimentation déplorable?

A propos, qui dit que la dysplasie est héréditaire? D'où nous viennent ces certitudes? Quel organisme indépendant a cherché à expérimenter les effets d'une alimentation hallucinante de suppositions, de non respect des lois les plus naturelles, de bidouillages d'apprentis sorciers.

Oui, après avoir envisagé toutes ces possibilités, celle de la mauvaise adaptation de l'aliment industriel à nos chiens reste la seule sérieuse. Je répète, en l'absence de preuve formelle d'une origine génétique du problème. Toutes les "autorités" interrogées se contentent d'affirmer que c'est scientifiquement prouvé. Que l'on nous montre ces preuves, irréfutables et non interprétables.

Que dire alors du dépistage radiographique et de l'erradication par la sélection?
Physiologiquement, c'est dangereux (forcer par hyper extension les ligaments d'un jeune est-il anodin?)
Cynotechniquement, c'est une aberration, puisqu'on écarte de la sélection des sujets potentiellement intéressants. Mettre au rebut des jeunes chiens à la seule vue de leur laxité ligamentaire est une hérésie. Un seul exemple: Les chaleurs des chiennes entraîneraient une laxité passagère.
Pour l'avenir des races, c'est problématique.
Financièrement, c'est du racket. Jusqu'à preuve du contraire.

Tout ça, c'est bien joli, mais comment savoir? On peut, c'est assez simple, faire une étude sérieuse, comparative. Par exemple en choisissant pour commencer 2 groupes de géniteurs dysplasiques au stade C, en les faisant se reproduire entre eux, par groupes, et en les nourrissant (en commençant avant la gestation) pour l'un de croquettes industrielles grand public et pour l'autre d'aliments adaptés et naturels. Cela permettrait dans un premier temps de savoir exactement si l'aliment est responsable ou non. Toute étude autre que comparative est sujette à caution. Les études purement statistiques sont interprétables à l'envie (repérage des mutants).
Il ne faut bien sûr par compter sur les fabricants pour réaliser ce genre d'étude ou pour nous montrer ses résultats. Ne reste que le ministère de l'agriculture, responsable du maintient et de l'amélioration des races. Qui a le devoir et le pouvoir d'initier une telle démarche, sinon les clubs de races? Mais ont ils la curiosité nécessaire pour ça?

En attendant, que faire?
Sélection : Éliminer de la sélection les chiens aux hanches vraiment pourries semble a priori une bonne chose. Ces chiens font au moins la preuve de leur faiblesse générale, de leur qualité douteuse. Ils supportent moins bien que d'autres les atteintes de l'environnement. S'ils ne transmettent pas la dysplasie, ils transmettent probablement leur manque de résistance globale. Ne gardons que les mutants...
Alimentation : Puisqu'il est réellement difficile aujourd'hui de nourrir de façon cohérente (on ne trouve plus si facilement de la viande pour animaux, en quantité et variété suffisante. Sous l'impulsion des américains, cela pourrait changer dans les années à venir), il semble judicieux de minimiser les risques. En donnant autant que possible ces aliments naturels (viandes et graisses, jaunes d'oeufs, fruits, huiles végétales...), en alternant les marques industrielles, en choisissant celles qui tentent de respecter l'aliment (choix des matières premières, déshydratation plutôt qu'extrudation, grande vigilance dans le choix et les quantités d'additifs (une étude sur les bovins montre par exemple que le Sélénium organique agit bien là où le Sélénium inorganique est sans effets)) en évitant de donner des croquettes trop riches, surtout en croissance, en évitant les surcharges pondérales, bref en repensant le "nourrissement" de nos chiens (mes chiots par exemple ne sont nourris que 2 fois par jour, et poussent comme du chiendent...). Élever n'est pas aujourd'hui une nécessité. Mais élever au mieux (s'interroger) est le moindre de nos devoirs.

Mea culpa : Nos chiens ne risquent plus "d'exprimer" la dysplasie en mangeant des croquettes, puisqu'on y incorpore maintenant de la Chondroïtine! Produit chimique miracle? Eh non, simplement le constituant essentiel de l'os et du cartilage... Révolution...

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