Mais d'où peut bien venir le Bauceron moderne, celui que l'on connait aujourd'hui ?
Au début du XVIIème siècle, c'est encore le Mâtin qui protège les troupeaux
Mais d'autres chiens de garde et de protection existent depuis toujours. Les descendants des Molosses asiatiques (Molosses Assyriens, Dogues du Tibet), servent aussi à la guerre. Ils deviendront Mastiffs, chiens de montagne et autres Dogues... Les Alants, grands chiens dogués, sont utilisés à la chasse, mais sûrement aussi à la garde. Ils avaient la réputation de ne pas briller par leur intelligence...
Dogue du Tibet type ancien C'est l'ancêtre probable de tous les Dogues, Molosses et Chiens de Montagne actuels. C'est lui qui a transmis le port de queue relevé et peut-être aussi l'ergot (simple ou double) aux membres postérieurs. |
Croisements (avec des chiens plus légers, aux oreilles droites et à la queue portée bas) et sélections permettrons peu à peu aux purs gardiens de devenir également conducteurs de troupeaux. Bergers vifs et agiles pour les moutons, Bouviers plus conséquents pour les bovins.
La limite entre ces deux types est d'ailleurs souvent floue. Le Berger des Alpes en est un bel exemple. La photo ci-dessous montre un Berger de Savoie de type bouvier (d'autres, à voir sur la page liée, ont des têtes franchement massives), alors que nombreux représentants de cette race ressemblent bien plus au berger de la gravure ci-dessus à droite (tête plus longue et moins massive, corps plus léger, poil nettement plus long et hirsute). Les infuences de dogues sont en effet plus ou moins évidentes selon les utilisations.
Le XVIIIème siècle voit débuter la sélection des variétés régionales de ces chiens polyvalents. Dans les vastes plaines françaises, c'est un Berger grand, solide, intelligent, pugnace et un peu sauvage qui conduit et protège les bêtes. Au sud, dans les plaines de la Crau, c'est un berger au poil plutôt court.
Plus au nord, en Brie et en Beauce, le chien de berger à le poil nettement plus long. Ici ou ailleurs, ce poil est souvent noir ou noir et fauve (clair). Mais beaucoup d'autres couleurs sont rencontrées, en particulier le gris ou le rouge louvet. L'oeil est parfois vairon.
C'est vers 1850 que des croisements divers vont commencer à forger le Beauceron moderne. Des apports ponctuels, échelonnés dans le temps, de Dogue Allemand peut-être, de Dobermann, c'est certain, de Setter Gordon, c'est très possible, pour donner de la couleur et ramener la longueur de poil détruite par les chiens allemands...
Dans les Alpes, une sélection du même type a crée des Bergers/Bouviers solides et travailleurs. Le Grand Sennenhund (ou Grand Bouvier Suisse) est un cousin de notre Beauceron. Il mesure 70 cm pour un poids de 40 kg et +
C'est à partir de 1896 que les premiers standards vont être définis. C'est aussi à cette époque que le premier Club Français des Chiens de Berger est créé. Une de ses premières actions : Différencier les deux types de Bergers de plaine, l'un à poil court dit Berger de Beauce, l'autre à poil long dit Berger de Brie. Comme leurs noms ne l'indiquent pas, ces chiens ne viennent pas respectivement des plaines de Brie et de Beauce. C'est arbitrairement que ces noms ont été choisis afin de différencier les deux types.
Dès cette date, les croisements cités plus hauts sont visibles. La charpente va du "frêle" au "très solide". Le poil est souvent ras. L'aspect "Berger" s'éloigne.
Une grande variété de couleurs est alors admise : Le noir; le noir et fauve, (qui devient noir et feu); le gris; le fauve; le fauve charbonné; le danoisé (merle).
Après guerre, la tendance s'affirme pour un Beauceron grand, puissant, et si possible élégant. Les éleveurs arrivent plus ou moins à homogénéiser la production. Le poil retrouve sa qualité et le type médioligne/lupoïde domine. Le Beauceron est connu et reconnu.
Travaillant comme "chien de ferme" (garde et troupeau), le Beauceron est aussi utilisé par l'armée et dans la police. Il semble alors destiné à une large expansion. Deux chiens Germaniques, le Doberman et le Berger Allemand, ont compromis celle-ci. Le Berger Belge Malinois est venu ensuite monopoliser les podiums des compétitions de travail.
Mais aujourd'hui, servi par sa rusticité et son caractère, le Beauceron revient sur le devant de la scène. Le Berger de Beauce se distingue maintenant dans nombre de disciplines sportives. Cani-cross, agility, traîneau. Il reste surtout un outil, un fantastique auxiliaire de l'homme. S'il excelle au troupeau, le Beauceron se révèle également un parfait chien de catastrophes (avalanche, décombres), de recherche (personnes disparues, drogues, explosifs), de service (aide au handicaps, mal voyants). Il est aussi et bien sûr le chien de garde et de défense apprécié pour son discernement et sa stabilité.
Il naît entre 3500 et 4000 chiots Beaucerons ( LOF ) par an. (ce chiffre pourrait baisser avec l'interdiction de la coupe d'oreilles).
Le Berger de Beauce est un Carnivore,
de la famille des Canidés (Chien, loup, chacal, renard, fennec),
sous-famille des Lupinés (Chien, loup, chacal).
Genre Canis. Espèce Canis Familiaris.
Selon le classement imaginé par Pierre MEGNIN, le Beauceron est un "Lupoïde";
les autres groupes étant :
"Braccoïdes" (Braques), "Molossoïdes" (Dogues) et "Graïoïdes" (Lévriers).
Le Lupoïde est caractérisé par une tête pyramidale, au museau assez pointu et allongé, et aux oreilles droites. Les ancêtres molossoïdes du Beauceron ont imprimés leurs caractères différents :
Oreilles tombantes et tête massive, au crâne un peu rond et au museau fort à bout carré.
Ces caractères reminiscents ne sont bien sûr pas à encourager.
Ci-contre, une femelle à tête un peu massive, bon compromis entre le Lupoïde et le Molossoïde.
En France, la Société Centrale Canine classe les chiens d'après leurs utilisations.
Le Berger de Beauce est donc membre du premier groupe des "Chiens de berger".
Il est défini en deux variétés :
Noir, marron, fauve (Noir et Feu) ou Bleu, bigarré noir, marron, fauve (Arlequin).